

Pourquoi Passadoc ?
En montrant nos photos scannées, nous encourageons les possesseurs de diapos des pays d’Oc et d’ailleurs à aller fouiller dans leurs tiroirs pour ressortir les leurs.
Au fil des jours, au long des mois, bien des diapos, des anecdotes ont été partagées. Tout cet engouement à faire revivre ces souvenirs démontre l’utilité de Passadoc qui a d’ailleurs été déclaré d’intérêt général.
Et puis le 30 janvier 2021, l’idée d’un petit reportage hebdomadaire a germé ; c’est ainsi qu’est née “La Gazette de Passadoc”. Voici le 100e numéro !
Bonne lecture… Et longo mai !
André Abbe

- Échos de la semaine…
La photo vieille de 40 ans…
La vérité sur le pistou…
Martin Bidouré…
Mistral ou Buffalo ? …
Lucien Sapin…
À quelques jours de Noël… - La bibliothèque de Passadoc ...
Daudet…
Le Boutis…
La Soupe aux herbes sauvages…
Roquebrune en images… -
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André Abbe
La photo vieille de 40 ans

Je viens de retrouver cette photo vieille de 40 ans..
Quand j’allais faire une projection de photos il fallait que je trimballe plus de 20 kg de matériel. Aujourd’hui j’emporte une clé USB de moins de 20 g !
À l’époque il fallait envoyer du courrier par la poste, attendre la réponse, nos tiroirs contenaient du papier, des enveloppes, des timbres… maintenant un simple clic et instantanément le destinataire reçoit le courriel à l’autre bout du monde via une autoroute électronique. Pour peu que notre correspondant soit devant son ordinateur, la réponse nous revient au bout de cinq minutes, mais même sans ordinateur, il reçoit directement sur son téléphone.
C’est le progrès ! Où s’arrêtera-t-il ? C’est un progrès qui coûte cher en énergie et nous ne voulons plus de pollution, de nucléaire… Comment faire alors, il faut bien la produire cette électricité dont nous sommes de si gourmands consommateurs ?
Ce n’est pas l’actualité du moment qui me donnera tort.
La vérité sur le pistou
Mais en provençal basilic se dit “balicot” et le mot pistou vient du verbe “pistar” qui veut dire réduire en pâte. En effet dans la soupe au pistou le basilic est toujours “esquiché” dans un mortier avant d’être associé aux divers légumes
Les Italiens font un “minestrone” qui s’apparente à notre soupe au pistou.

Lo Viton
Les noms viendraient du fait que certains montagnards portaient un goître dû à une carence alimentaire, mais je n’en suis pas sûr.

Claude Boyer
Martin Bidouré
Mistral ou Buffalo ?
Il croise la route d’un petit chien au poil noir qui court après lui, lui fait la fête, puis fait véritable numéro de cirque. Mistral le chasse avec son bâton puis continue sa route.
Paul Roumel qui relate cette histoire raconte qu’il se trouvait aux États-Unis dans la ville de Buffalo Bill où il visite le musée du célèbre chasseur où il est fait mention du chien, et là, il constate que Buffalo Bill et Mistral se ressemblent trait pour trait !

Lucien Sapin

À quelques jours de Noël...

Pourquoi des grafien à quelques jours de Noël ?
Parce que le 21 décembre, c’est le solstice d’hiver, ce qui signifie que les jours vont commencer à rallonger.
Selon l’IMCCE (Institut de Mécanique Céleste et de Calcul Ephémérides) : le solstice aura lieu à 22 heures 48 minutes et 10 secondes, la déclinaison du soleil étant à son minimum à cette heure-là.
Mais foin de comptes d’apothicaires, ne vous inquiétez pas, je ne vais pas me lancer dans un cours sur la précession des équinoxes… C’est juste que cette nouvelle me met en joie car nous allons donc entrer de plein pied dans l’hiver et personnellement j’aime les journées hivernales avec leur ciel bleu, vierge de tout nuage.
Je suis provençal et j’aime la lumière, la clarté. Si les habitants des pays septentrionaux pratiquent la luminothérapie c’est bien que l’être humain est fait pour le soleil et notre région est réputée pour en faire profusion
Rien ne m’enchante plus que de voir, dès la fin de janvier, de timides fleurs blanches ou roses s’hasarder précautionneusement sur les branches de quelques amandiers téméraires qui ne demandent qu’à exploser au mois de février, entraînant avec eux le mimosa qui sort de son sommeil…
Nous n’en sommes certes pas encore là, mais il passe rapidement le temps qui nous file entre les doigts comme une poignée de sable fin, nous serons vite au temps des cerises qui lui-même est bien court… comme dit la chanson.


Claude Boyer
Le 16 décembre 1897, disparaissait Alphonse Daudet, Nîmois de naissance. Il a chanté la Provence dans son œuvre variée, complexe et souvent railleuse.
Adolphe Brisson, son ami directeur des Annales politiques et littéraires dira de lui :
“Il s’était mis tout entier, avec sa belle humeur d’enfant du Midi, son ironie de Parisien, son imagination de poète qui grossissait les choses sans pourtant les déformer”.
Qui ne connaît pas Blanquette, Maître Cornille ou Tartarin de Tarascon ?
S’il est rendu célèbre par le moulin de Fontvieille dans les Bouches-du-Rhône, moulin emblématique de son œuvre, il n’y a jamais vécu.
C’est au bord de la Seine, à Draveil dans l’Essonne, qu’il écrivit une grande partie de son œuvre, emportant avec lui l’aigreur champêtre des tambourins et des galoubets provençaux.
Sa maison est aujourd’hui un musée et la statue [photo Passadoc] est à Alès.
Jeanne Monin
Il est l’auteur de dix-huit romans, de plusieurs contes, de nouvelles, de pièces de théâtre, mais aujourd’hui, il est surtout connu pour ses “Lettres” : La Chèvre de M. Seguin, Le Sous-préfet au champ, etc., soit près d’une trentaine d’histoires ; si certaines sont tragiques, telle Les Sauterelles, beaucoup sont délicieuses et souriantes. Ainsi Les Vieux et le portrait de Mamette :
Une porte qui s’ouvre, un trot de souris dans le couloir… c’était Mamette. Rien de joli comme cette petite vieille avec son bonnet à coque, sa robe carmélite, et son mouchoir brodé qu’elle tenait à la main pour me faire honneur, à l’ancienne mode…
[…] En entrant, Mamette avait commencé par me faire une grande révérence, mais d’un mot le vieux lui coupa sa révérence en deux :
— C’est l’ami de Maurice…
Aussitôt la voilà qui tremble, qui pleure, perd son mouchoir, qui devient rouge, toute rouge, encore plus rouge que lui… Ces vieux ! ça n’a qu’une goutte de sang dans les veines, et à la moindre émotion elle leur saute au visage…
Et ce charmant passage qui décrit l’atmosphère de la pièce avant l’arrivée de l’ami :
Il n’y avait d’éveillé dans toute la chambre qu’une grande bande de lumière qui tombait droite et blanche entre les volets clos, pleine d’étincelles vivantes et de valses microscopiques…

Marie-Odile Beraud
Une fois passé Briançon, vous vous engagez dans la vallée de la Clarée, torrent de montagne affluent de la Durance.
Si vous allez jusqu’au fond de cette vallée, vous pouvez accéder à Bardonecchia en Italie, par le col de l’Échelle mais avant vous traverserez le village de Val des Prés.
C’est là qu’est née Émilie Carles à la fin du XIX° siècle, institutrice aux idées libertaires et modernes pour son temps.
Elle connaît une gloire locale en publiant, dans les années 70, un livre autobiographique intitulé Une soupe aux herbes sauvages. Elle y raconte la rude existence des habitants, sa vie d’institutrice dans les villages les plus reculés, son union avec Jean Carles, anarchiste, libertaire et un peu bohème ; elle raconte aussi la guerre et la perte accidentelle de sa fille.
Malgré toutes ces épreuves, elle n’a jamais perdu la foi en son idéal d’une société plus juste et plus humaine.
Une soupe aux herbes sauvages, un de ces livres dans lesquels on plonge dès la première page et qu’on ne peut plus lâcher jusqu’au mot fin.


