Le révolutionnaire et le micocoulier

Fox-Amphoux, quel nom bizarre me direz-vous. Le castrum de Fors est cité dès 1097, quant au castrum d’Amfos il apparaît lui en 1233. Fors-Amfos deviendra Fox-Amphoux en 1471. Outre ce nom peu commun, Fox-Amphoux se distingue également pour être le village où l’on peut admirer un micocoulier cinq fois centenaire qui doit à Paul Barras de n’avoir pas été abattu. Mais quel est le rapport entre le révolutionnaire et cet arbre majestueux qui trône depuis un demi-millénaire devant l’église du village ?
Dans le village on trouve sans doute le plus vieux micocoulier de tout le pays, son tronc mesure plus de cinq mètres de circonférence ; on lui attribue l’âge vénérable de 470 ans. Il aurait été planté en 1550, à la mort de François Premier. Il faut savoir que sous l’ancien régime il était de coutume de planter un micocoulier devant les églises car il avait la réputation d’être un “cassa diaule” (chasse diable). Arrive la Révolution française et les micocouliers sont abattus puisqu’ils sont associés à la religion en tant que protecteurs des églises. Or, celui de Fox Amphoux devrait sa survie au “citoyen” Barras qui empêcha son abattage.
Célèbre figure de la Révolution, Paul Barras est né à Fox le 30 juin 1755. Il fut, avec Tallien et Fouché, à l’origine de la chute de Robespierre et favorisa grandement l’ascension de Napoléon Bonaparte. Il est mort à Paris le 29 janvier 1829 et repose au cimetière du Père Lachaise.
Le micocoulier est réputé en menuiserie pour la qualité de son bois. À Sorède, dans les Pyrénées Orientales, subsiste un atelier qui travaille encore le micocoulier comme on le faisait au XIII° siècle pour fabriquer des cravaches, tandis qu’à Sauve dans le Gard on fabrique des fourches avec ses branches. Son fruit, la micocoule est comestible : de couleur jaune ou bordeaux, il est charnu et comporte un noyau croquant riche en lipides qui sont de bons acides gras ; quant à la pulpe, elle a un goût de pomme caramélisée. On peut aussi aromatiser de l’alcool ; l’huile tirée de ses noyaux est utilisée en cosmétique et onguents médicinaux. Au printemps on peut consommer ses boutons floraux et ses feuilles, rêches au toucher, ressemblent à celles de l’ortie.
J’ai recherché l’acte de naissance de Paul Barras
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